Nimitz: roman by Robinson Patrick

Nimitz: roman by Robinson Patrick

Auteur:Robinson, Patrick [Robinson, Patrick]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Mystery & Detective, General
ISBN: 9782253171133
Google: HvZ9HAAACAAJ
Éditeur: Librairie générale française
Publié: 2000-09-15T04:00:00+00:00


Chapitre VIII

Mercredi 17 juillet, 10 h 30.

L’amiral Morgan marchait de long en large dans son bureau, au cœur de Fort Meade. Le bout rougeoyant de son cigare serré entre ses dents comme une cartouche de 40 millimètres trahissait son impatience. Il était 10 h 30 du matin et l’amiral ne fumait jamais avant le coucher du soleil, sauf lorsqu’il était profondément irrité.

Devant lui se tenait un jeune lieutenant de vaisseau qu’il avait chargé d’une tâche relativement simple.

— Appelez le commandant Cari Lessard au quartier général de la marine israélienne à Haïfa et dites-lui que je voudrais savoir s’il est possible de parler à un commandant de sous-marin israélien du nom de Benjamin Adnam.

Le lieutenant était revenu pour dire qu’on n’avait pas répondu à sa requête.

— Avez-vous parlé au commandant Lessard ?

— Oui, monsieur.

— Lui avez-vous dit que c’était de ma part ?

— Oui, monsieur.

— Lui avez-vous dit qu’il s’agissait d’une question de routine, sans gravité ?

— Oui, monsieur.

— Et qu’a-t-il répondu ?

— Il a dit qu’il ne pensait pas être en mesure de vous aider. Mais qu’il allait me passer quelqu’un qui pourrait le faire.

— Qu’est-ce que ça veut dire « il ne pouvait pas nous aider » ? Ils ne possèdent que quatre sous-marins en état de marche ! Il doit savoir où sont ses putains d’officiers commandants, non ? Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ?

— Je ne sais pas, monsieur.

— Je sais bien que vous ne savez pas ! Essayez de ne pas souligner sans cesse ce que tout le monde sait !

— Non, monsieur… euh… oui, monsieur.

— Ensuite, que s’est-il passé ? À qui avez-vous parlé ?

— À un officier du service du personnel.

— Du QUOI ?

— Du service du personnel. Il a dit qu’il n’avait pas la liste des coordonnées des commandants de sous-marins.

— Et alors ?

— Eh bien, j’ai rappelé et j’ai réussi à joindre le centre d’opérations des sous-marins. Ils ont dit qu’ils n’étaient pas autorisés à communiquer les adresses de leurs commandants.

— Nom de Dieu ! C’est nous qui avons payé leur putain de marine !

— Vous ne m’avez pas donné d’instructions pour déclencher la bagarre, monsieur. Vous m’avez seulement dit de parler au commandant Lessard.

— Je sais ce que j’ai dit, pour l’amour du ciel ! Rappelez Lessard. Je veux lui parler personnellement.

Tout cela s’était passé trente minutes auparavant. Mais trois minutes plus tard, une secrétaire israélienne tout à fait charmante avait pris l’appareil et avait annoncé qu’à son grand regret, le commandant Lessard venait d’embarquer sur un navire de guerre et qu’il ne serait pas possible de le joindre avant trois semaines.

— Sale putain de menteuse ! avait-il hurlé.

Et le bout de son cigare avait rougi d’une juste fureur.

— Très bien, lieutenant, je pense que je vais passer au plan B.

— Puis-je vous demander en quoi consiste le plan B, monsieur ?

— Évidemment que vous le pouvez ! Je travaille encore sur le plan A.

Morgan rit tout seul, ce qui ne fit pas disparaître l’indignation de son expression. Il décida de garder l’affaire sous le coude un moment, jusqu’à ce que Bill Baldridge arrive.



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